Le fonds de dotation de la mer Science & Sea et son programme Iodysséus participent à Pollutec 2018, du 27 au 30 novembre à Lyon. Depuis 40 ans, le salon international réunit les acteurs de l’environnement et de l’énergie. La présence d’Iodysséus illustre l’urgence des questions liées à notre écosystème primordial : l’Océan. L’occasion de poser nos questions à Stéphanie Gay-Torrente, la nouvelle directrice du salon Pollutec.
Iodysséus - Quelle sont la place de l’Océan et du Plancton, les sujets du programme Iodysséus, au sein d’un événement comme Pollutec réunissant les professionnels de la gestion des pollutions industrielles ?
Stéphanie Gay-Torrente, Pollutec. – Agir efficacement aujourd’hui pour réduire les différentes pollutions marines, c’est agir à la source, en prévention, en limitant les flux de pollutions, en transformant les pratiques et en modifiant les modes de vie. Les différentes structures professionnelles associées à l’organisation de Pollutec ont partagé notre intérêt, nous ont présenté leurs activités, leurs rôles au regard de ces enjeux… Et nous avons immédiatement compris que ce champ d’action à la source, en interface terre-mer, mobilisait en fait beaucoup d’acteurs de Pollutec et concernait plusieurs filières.
Historiquement, la question des pollutions marines est apparue très tôt dans les programmes du salon. Nous avons retrouvé des éléments dans les années 1990 et le début des années 2000, notamment relatifs aux marées noires. Une sensibilisation croissante aux enjeux de dégradation des milieux marins et côtiers nous a engagé à réinvestir ce thème sur Pollutec en 2016, au sortir de la COP21, avec le souhait de le pérenniser dans le temps.
L’approfondissement du sujet, la recherche des meilleurs angles pour l’appréhender et les partager avec la communauté Pollutec nous a rapidement mis sur la question des pollutions plastiques, des pollutions solides et des micropolluants … toutes ces pollutions étant issues très largement, à 80 %, des activités humaines terrestres. Le sujet était donc vaste et appelait à de nombreuses expertises au service de la mer sous différentes facettes, dont celle de l’interface entre l’océan et l’atmosphère qui est l’objet du programme Iodysséus, proposé par le fonds de dotation de la mer Science & Sea, et que nous présentons en 2018 à Pollutec (conférence le jeudi 29 novembre à 11h30).
Iodysséus -Si on résume, l'activité de l’ensemble ou presque des acteurs Pollutec concernerait finalement la santé de l’écosystème océanique qui est au coeur du projet Iodysséus ?
Stéphanie Gay-Torrente, Pollutec. – C’est tout à fait ça ! Comme au tout début de Pollutec, les acteurs de l’eau et des déchets sont en première ligne. Les professionnels de l’eau sont particulièrement impactés par les pollutions solides dans les cours d’eau et les stations d’épuration qui bouchent les équipements. Ils sont des acteurs majeurs pour nettoyer les milieux aquatiques terrestres et prévenir les fuites de déchets qui finissent en mer. Par ailleurs, ils sont en première ligne de la lutte contre les micropolluants dans les différents cycles de l’eau.
Les acteurs du recyclage se sont mobilisés très tôt à nos côtés pour accompagner le déploiement de ce thème dans Pollutec. Notre rapport aux déchets, l’intensification du recyclage de matières, l’adoption de modèles économiques circulaires, sont essentiels pour limiter les fuites de déchets et les pollutions dans les milieux naturels terrestres qui in fine impactent les milieux marins.
Les professionnels du risque et des sols sont largement impliqués sur les risques touchant aux littoraux, risques climatiques, risques d’érosion et recul des traits de côtes, risques d’événements extrêmes, d’aménagement des infrastructures en façade littorale…
Les professionnels du génie et de l’ingénierie écologique qui sont experts du vivant et de la biodiversité, nous ont également rejoints dans nos développements sur les questions de restauration, de remédiation des milieux marins et côtiers, et plus largement de préservation de la biodiversité propre à ces écosystèmes naturels. Et tout ceci n’est pas exhaustif…de ce qui in fine se rapporte à la mer.
Bien évidemment, les acteurs de l’énergie, de par leur contribution intrinsèque à la lutte contre le réchauffement et les dérèglements climatiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, sont également concernés. Les mers et les océans sont des puits de carbone naturels. Agir pour les océans, c’est aussi agir pour le respect des grands cycles atmosphériques et océaniques qui régulent les équilibres planétaires.
Iodysséus - Vous avez un exemple concret ?
Stéphanie Gay-Torrente, Pollutec. – En 2016, de manière plus pragmatique, les acteurs du biogaz ont partagé leur expertise sur la méthanisation des algues … potentiel énergétique intéressant pour les territoires en bordure maritime, notamment pour faire face aussi aux pollutions des algues de prolifération provoquées par les nitrates et autres fertilisants agricoles.
Retrouvez Iodysséus à Pollutec 2018
Le salon Pollutec est depuis 40 ans, le salon de référence qui réunit les acteurs français et internationaux de l’environnement et de l’énergie dans un seul et même but : apporter des solutions innovantes aux enjeux environnementaux de l’industrie, de la ville et des territoires. Pollutec c’est :
- 2300 exposants de tous les métiers de l’environnement et de l’énergie
- 65.000 visiteurs issus de l’industrie, des collectivités, du bâtiment et du secteur tertiaire
- Des événements au cœur des nouveaux enjeux du marché.
L’équipe Iodysséus disposera d’un stand et animera une conférence le jeudi 29 novembre de 11h30 à 12h15 sur le rôle du plancton dans la pompe à carbone.